Des traitres à travers l’histoire d’Haïti.

Du grand soulèvement des esclaves en 1791 à la mort de Dessalines en 1806.
La traitrise est un mal qui ronge le comportement et la mentalité de la population haïtienne, depuis le grand soulèvement général des esclaves du Nord en 1791, jusqu’à nos jours. C’est pourquoi, Haïti est devenu champion en dirigeants traitres. « Pawòl granmoun di : depi nan ginen, nèg ap trayi nèg ». On a reproché à Jean-Baptiste Conzé comme étant le traitre qu’Haïti n’ait jamais connu, pour avoir vendu Charlemagne Péralte aux Américains. On le surnomme de Juda Haïtien. En considérant le comportement des politiciens haïtiens l’un vis-à-vis de l’autre soit en Haïti ou en terres étrangères ; on est obligé de poser la question suivante : les haïtiens sont-ils véritablement frères ? A travers les différents évènements politiques malheureux, survenus en Haïti, de l’année 1791 à 1919 ; on verra que Jean-Baptiste Conzé était un petit traitre qui suit le chemin tracé par les grands traitres de l’histoire d’autrefois.
a) Pour organiser la cérémonie du bois caïman, il a fallu des chefs comme Jean-François Papillon, Jeannot Bullet, Georges Biassou, Boukman Dutty, et Toussaint Breda. Malheureusement, après le grand soulèvement général des esclaves du Nord, Jean François et Biassou ont fait assassiner leur frère d’arme Jeannot qu’ils qualifiaient de trop cruel.
b) Lors du virement de Toussaint, Jean-François et Biassou encore par jalousie, tentèrent d’assassiner leur frère d’arme Toussaint Breda sur lequel ils ont tiré plusieurs cartouches. Il n’était pas atteint. Mais son petit frère qui était à ses côtés est atteint et tomba raide mort.
c) Toussaint Louverture de son côté, par traitrise, a mis fin aux bonnes relations existant entre lui et son neveu Moïse commandant militaire du Nord, en le faisant tuer pour conserver son amitié avec les blancs Français.
d) Jean-Jacques Dessalines, par trahison, a fait tuer son frère d’arme Charles Bel-Air et sa femme Sanite Bel-Air pour empêcher Charles de succéder à Toussaint Louverture au pouvoir selon une promesse faite par lui.
e) Alexandre Pétion qui avait proposé Jean-Jacques Dessalines comme commandant en chef de l’armée indigène, l’a trahi en le faisant assassiner au pont rouge, dit-on.
f) Henry Christophe, Alexandre Pétion et Etienne Elie Gerin qui complotaient la mort de Dessalines sont divisés peu de temps après la mort de l’Empereur.
g) Henry Christophe a trahi son frère d’arme, le héros de la bataille de vertières, Commandant François Capois dit Capois la mort ; il l’a fait assassiner.
h) Alexandre Pétion a trahi les Sénateurs qui l’avaient proposé et voté comme Président d’Haïti ; il fait tuer plusieurs d’entre eux tout en violant la constitution de 1806.
Pour ne citer que ceux-là, parce qu’il y a plusieurs autres cas de traîtrise inventoriés en Haïti de la présidence de Jean-Pierre Boyer à nos jours.
Certains politiciennes et politiciens Haïtiens ont reproché à Jean-Baptiste Conzé de sa traitrise face à son Patron Charlemagne Peralte ; mais ils ont oublié que la politique haïtienne est faite de traitre. Toute lutte commencée ensemble, finie toujours en queue de poisson, pour une raison ou une autre. Mais, à la base, il y a toujours l’ambition ou présomption.
Que dire, après le départ du Président Jean Claude Duvalier pour l’exile ; des amis sont devenus des ennemis pour une question de pouvoir. Ils se divisent chaque jour, ils se haïssent chaque jour et ils se trompent chaque jour. Où vont-ils avec Haïti ? N’est ce pas l’une des causes de sa pauvreté ? Réfléchissons, chers amis et changeons de comportement.
Me Serge Desrameaux, avocat et Professeur.

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