Me. Fritznel HECTOR
*”Alea jacta est.*”
La carotte est enfin cuite. On s’attendait surtout à un autre Premier Ministre qui devrait être vraiment l’homme du moment. Mais de profondes réflexions et des recherches sur l’origine exacte de l'”enfin désigné” laisse entendre que le calme et la confiance pourraient bien s’imposer avec un Jean Henry CÉANT.
Peut-être personnellement ne le connais-je pas assez. Mais toutes les informations qui parviennent de lui redonnent de l’espoir pour une nation en situation si compliquée. Affaire de faire encore confiance au Président de la République qui jusqu’ici, se refuse à se trahir dans son rêve cher de parvenir à l’amélioration du sort de ce peuple haïtien toujours en guenille.
L’essentiel, c’est de voir Monsieur Céant à l’œuvre. Et comme c’est le Président Jovenel qui s’est investi en lui, il reste à la pensée que le Président a dû mettre tout le temps nécessaire pour découvrir en ce PM tout ce qui peut concourir à l’aider à répondre à ses promesses de campagne qui se sont toujours résumées en *”met manje nan asyet pep la, met lajan nan poch pep la.*”
Le Président y tient encore mordicus. Il ne s’en démord pas. Il veut tout essayer pour parvenir à bout de ses rêves. Monsieur Céant serait-il vraiment l’homme de ce moment crucial ? Sachons le voir à l’œuvre.
Le Parlement, conscient de la situation de paranoïa justifiée de ce peuple pourtant tout naïf, saura se mesurer à l’aune de ses responsabilités pour acquiescer à cet élément de jugulation de la crise qui obsède encore depuis les 6 et 7 juillet derniers.
Il faut un antidote valable à ce mal endémique qui a toujours saccagé cette société haïtienne. Et même s’il faut rappeler que des changements de cette posture ont toujours eu lieu pour ne rien apporter de plus consistant, on doit plutôt se laisser renforcer par l’optimisme pour souhaiter encore que demain sera meilleur.
Plutôt que de s’enliser dans la débâcle d’un départ prématuré qui ne servirait qu’à enfouir en terre toutes nos espérances démocratiques, saisissons-nous de cette perche qui ne pourra être efficace que par la collaboration et la compréhension que nous lui apporterons enfin pour le bonheur de la Patrie.
Rappelons-nous que tous, nous rêvons d’une Haïti meilleure. Mais pour y arriver, il nous requiert de la tolérance, la compréhension mutuelle, l’esprit d’ouverture, et le savoir faire à toute épreuve. Sachons être vigilants pour nous esquiver de toute attitude trop intransigeante susceptible de venir empirer notre situation et retarder notre évolution de peuple appelé à se débattre dans ce bourbier de fange d’où l’on doit absolument émerger, sinon, c’est pour nous l’interminable et l’infernal chaos.
Rêvons donc de tout ce qui peut contribuer à l’amélioration graduelle de notre sort déjà si funeste. Et partons, tout confiants, en vainqueurs, et pour vaincre.
En attendant le verdict du Parlement, rangeons-nous du côté du Président de la République qui n’a pas eu tâche facile pour choisir un Premier Ministre de circonstance. Dans son souci de mieux faire, il a mis tout le temps requis pour peser, balancer, vanner, essayer, jusqu’à aboutir à ce qui lui paraît le plus approprié aux sombres circonstances de l’heure.
N’oublions jamais qu’Haiti est nôtre. Nous avons intérêt à tout sacrifier pour pourvoir à sa survie réelle et fonctionnelle. Il nous faut constamment lutter avec toute la promptitude et la clairvoyance de réviser nos stratégies de combat, autant de fois que nécessaire. Il faut se montrer plus réaliste pour ne pas persister dans des pratiques obsolètes et farfelues qui n’ont jamais apporté de résultats positifs.
Sachons faire taire notre ego pour nous ouvrir plutôt à la tolérance et l’optimisme de jours meilleurs pour cette société haïtienne déjà si sérieusement réduite.
Me. Fritznel HECTOR, Avocat
Commissaire du Gouvernement a la cour D’Appel de Hinche.